- A la recherche des océans disparus dans les montagnes françaises -

ou

Le trajet d'un gabbro de la croûte océanique


Voici un aperçu des pages 48-49 ou 54-55 ou encore 62-63

De nombreuses pages de ce site apportent des informations complémentaires à ce qui est discuté dans cet ouvrage. Je propose, ci-dessous, des liens entre les paragraphes de l'ouvrage et différentes pages de ce site.

Voilà un nouveau projet qui arrive à son aboutissement : décrire et illustrer le long parcours de la lithosphère océanique depuis les fonds océaniques jusqu'aux hauteurs des chaînes de montagnes en passant par les profondeurs mantelliques. Illustrer, mais pas n'importe comment : à l'aquarelle, grâce à Christine Laverne.

Les lames minces de roches observées au microscope sont de pures merveilles. La pétrographie, c'est avant tout le plaisir d'observer ces belles choses.

Comment rester insensible au festival de couleurs que nous révèle le microscope ? Mais si les photos sont belles, les aquarelles sont magnifiques. C'est pourquoi nous avons souhaité que cet ouvrage soit illustré à l'aquarelle, alliant la tradition du dessin naturaliste et sa précision à la poésie.! Art et Sciences sont décidemment totalement conciliables.

Lire l'Avant Propos et la plaquette - Analyse de l'ouvrage dans Géochronique

Cet ouvrage se veut accessible à tous les curieux des choses de la Terre , spécialistes ou non de la Géologie. Si les non-spécialistes ont parfois quelques difficultés de vocabulaire, consultez le glossaire. Et si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'envoyer un mail

Où l'acheter ? Cet ouvrage est désormais disponible chez l'éditeur à cette adresse et autres fournisseurs virtuels ; mais vous pouvez vous adresser aux "vrais" librairies, comme, par exemple à Clermont, les librairies des Volcans, Gibert.

Et pour en savoir plus, suivez les liens ci-dessous

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Le trajet PTt de la figure 4 matérialise l'évolution de la température d'une roche lorsque celle-ci se déplace dans les profondeurs du globe. Il permet de déduire une portion du passé des roches. En voici une petite version animée.

En page 16, je précise que plusieurs trajectoires sont possibles, différentes en fonction du contexte géodynamique de formation des roches. Voyons ici quelques exemples.

Ce trajet peut être enregistré par les roches, car celles-ci peuvent se métamorphoser ou plutôt se métamorphiser lors de ces changements de température et de profondeur. Au cours de ce métamorphisme, les roches recristallisent et les minéraux des roches sont modifiés, présentant des textures coronitiques expliquées à la figure 4.

La figure 7 des pages 28-29 et la fig. 20 de la page 55 de cet ouvrage illustrent très bien cette texture. La roche de la figure 20, p.55 montre une belle couronne de glaucophane, amphibole bleue. En LPA, cet assemblage minéralogique présente un magnifique assortiment de couleurs. La figure 7 montre la transition majeure dans le manteau, entre le domaine des lherzolites à spinelle et celui des lherzolites à plagioclase. La voici au microscope et son interprétation dans l'espace P-T.

Voici quelques autres exemples de ces textures coronitiques. Ces textures peuvent être monominérales,comme celle-ci ou celle-la. Les biotites du granite éclogitisé du Monte Mucrone sont entourées d'une belle couronne de grenat. Mais, le plus souvent, elles sont polyminérales. La disposition des minéraux « C » de la figure 4 peut être concentrique ou bien radiale. C'est le cas des roches décrites à la figure 35 de la page 77. Voir le détail de cette texture.

On peut faire de belles observations dans le Bassin de la Limagne. La carrière de Gandailhat est riche en observations : les stromatolites, ces fossiles très primitifs qui ont traversé toutes les époques géologiques depuis plus de 3 Ga, y sont abondants. On y trouve des failles, une version miniature du graben signalée dans le texte en page 23.

Les hémi-grabens de la marge de l'océan alpin sont bien visibles autour du bassin de Bourg d'Oisans, lui même limité par la faille du col d'Ornon. Il s'agit du site du lac Besson à l'Alpe d'Huez auquel il est fait allusion en page 24-25, mais aussi l'hémigraben du Lac du Vallon, perché dans le massif du Rochail.

Parfois, ces hémigrabens ont été légérement "serrés" lors de la compression alpine : c'est le cas au Lac Besson. Parfois, le serrage est plus accentué comme à Ailefroide ou dans la vallée de Chamonix.

En page 26, dans le paragraphe « Où voir le manteau ? », il est fait allusion aux péridotites de Lers, en Ariège. Voici quelques photos de ce magnifique site.

Une liste de quelques pages relatives au manteau est donnée en suivant ce lien. Les mécanismes de la fusion partielle de ce manteau, à l'origine des magmas sont discutées à partir de diagrammes. Le mode de gisement des roches dérivant de la cristallisation de ces magmas, illustré par les figures 9 et 10 (pages 32-33) peut être décrit dans le détail en Corse.

A Lanzo, cette étape précoce à l'origine des magmas peut être découverte en faisant la jolie balade dans les gorges du Rio Ordagna, décrite en page 31. Voici un aperçu de ce site :


De beaux affleurements du manteau traversés par le Rio Ordagna

De belles portions de croûte océanique sont abondants France, sous la forme de massifs d'ophiolites, tels celui du Chenaillet ou bien celui de Chamrousse dans le Massif de Belledone, à proximité de Grenoble.

Si, dans l'ouvrage, nous nous attachons principalement à décrire le gabbro et son évolution minéralogique au cours de son refroidissement, les roches plus superficielles de la croûte océanique méritent toute notre attention. Ce sont en particulier, les laves en coussins (ou pillows lavas en anglais) que l'on peut observer au Chenaillet, en Corse, en Balagne ou dans le défilé de l'Inzecca auquel je fais allusion en page 45.

Les transformations métamorphiques lors du refroidissement de la croûte océanique, magnifiquement illustrées par les figures 14 et 16 (pages 43 à 45), peuvent être détaillées. Un exemple complémentaire éxotique et superbe est celui de l'ophiolite d'Oman. Mais revenons en France, avec la Corse.

En page 33, je signale briévement les sédiments du plancher océanique, à la couleur si caractéristique lie de vin des radiolarites ; deux beaux affleurements sont visibles au Chenaillet et en Balagne où ces roches sont magnifiquement plissées.

Faisons un petit détour par Chamrousse (p. 46), dans le Massif de Belledone. Dans cette ophiolite, on remarque que l'importante déformation illustrée par la figure 17 est contemporaine de l'océanisation et ce ne sont ni l'orogène hercynien, ni l'orogène alpin qui en sont responsables ! En effet, ce que j'écris en page 47 "Les filons de basalte/dolérite ne sont pas déformés et coupent les métagabbros déformés : cela témoigne bien que cette déformation se fait entre la mise en place des gabbros et celle des filons et est ainsi contemporaine de l’océanisation." est bien illustrée à Chamrousse. On arrive à une conclusion similaire au Chenaillet.

Dans les Alpes, les indices de la subduction sont bien visibles en Corse, en Queyras. Au microscope, les structures coroniques sont superbes !

Si ces indices sont rares dans la chaîne ancienne hercynienne, il n'empêche que les métabasaltes de l'Ile de Groix, décrits en page 58 et 59, sont parmi les plus beaux de France ! Voir aussi la minéralogie des micaschistes de l'Ile qui sont également dans les conditions du faciès Schistes Bleus.


La croûte océanique éclogitisée aux Viso.

Cette page montre quelques éclogites qui n'ont pas été peintes par Christine.

Vous pourrez compléter votre vision du Viso avec ses paysages, ses lacs, ses laves en coussins bleutés par le glaucophane ... et sa petite salamandre.

En bas de la page 69, je propose une balade jusqu'au métagranite éclogitisée du Monte Mucrone. Cet affleurement historique est décrit ici ainsi que quelques lames minces montrant les superbes textures coroniques de cette roche.

La figure 39 est un affleurement caractéristique du Complexe leptyno-amphibolitique en Haute Loire, cette formation qui contient des portions de la lithosphère océanique d'âge paléozoïque. Vous trouverez cet affleurement sur un itinéraire où j'ai souvent amené mes étudiants. Cet itinéraire décrit en détail des affleurements de lithologies variées de la chaîne hercynienne du Massif Central.

Sur le flanc Sud du Dôme du Lévezou en Aveyron, le complexe leptyno amphibolitique affleure bien aux environs d'Ayssènes à la faveur des gorges du Tarn (pages 79-80).


Les gorges du Tarn entre le Truel et le Pinet

Les éclogites de Vendée dont je parle en page 71 et 81 et qui sont magnifiquement illustrées en page 75 (fig. 34) font l'objet de l'excellente étude de Gaston Godard dans un article intitulée "The Les Essarts eclogite-bearing metamorphic complex (Vendée, southern Armorican Massif, France) : pre-variscan terrains in the Hercynian belt ?" Géologie de la France, n° 1-2, 2001, p. 19-51.

A la fin de l'histoire d'une chaîne de montagnes, lorsque la profondeur (P) et la température diminuent, les roches recristallisent difficilement. On peut essayer de comprendre le rôle important et complexe de l'eau au cours de cette rétromorphose partielle.

Voici une belle illustration d'une telle rétromorphose limitée : la déstabilisation du grenat. Cela ne vaut pas les aquarelles de Christine, mais c'est bien joli tout de même !

Voici à quoi ressemblent les enclaves de manteau, cet autre mode de gisement, bien discret de cette énorme enveloppe inaccessible de la Terre, le manteau, signalé en p. 89.

La figure 43 récapitule les trajets possibles des roches de la lithosphère océanique. Pour qui veut en savoir plus sur le sort de différentes roches impliquées dans une chaîne de montagnes, vous pouvez vous attarder sur cette page intitulée Evolution thermo-mécanique d'une chaîne.

Merci à Christine qui a accepté de se lancer dans ce projet, à Nelly Courtay éditrice-coordinatrice aux Éditions Quæ pour sa grande disponibilité et Catherine Protoyerides pour son magnifique travail de graphiste.

C'est bien, c'est bien !

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