Quelques affleurements du Volcanisme du Velay
Superbes paysages sur le haut plateau ardéchois ! Le relief est bien marqué sur les pentes abruptes du versant rhodanien du Massif Central. Les protrusions de laves phonolitiques sont ainsi mises à nu. Sur cette photo prise du petit hameau de Molines, on observe la pyramide du Suc de Touron supportant sur ses flancs le magnifique Pic de Gouleïou ; à droite en arrière plan, le Mézenc et encore à droite, le suc de Borée.
Le filon annulaire du Suc de Sara est constitué d'une microsyénite à néphéline, roche différenciée à partir d'un magma alcalin déficitaire en silice. La roche est bien cristallisé et n'a sans doute pas atteint la surface. Elle est qualifiée d'"hypovolcanique". Aussi les cristaux sont bien visibles : les baguettes millimétriques noires sont du clinopyroxène sodique (l'aegyrine) ; à la loupe on distingue le feldspath potassique blanc et la néphéline grise (un feldspathoïde). (Cette roche est l'équivalent cristallisé à faible profondeur de la phonolite qui est une lave ; elle est parfois appelé tinguaïte).
Le suc du Gerbier des Joncs - au pied duquel naît la Loire - est une protrusion phonolitique. Cette morphologie suppose la mise en place d'un magma relativement froid et visqueux. Un autre superbe exemple est donnée par le Pic de Gouleïou (ci-dessous).
Le Suc de Touron et le Pic de Gouleïou, sentinelles
du cirque de Boutières...
Et puisque nous ne sommes pas très loin, pourquoi
ne pas aller jeter un coup d'oeil au maar de Molines ?
La carrière de Molines montre une section verticale d'un maar, ces édifices volcaniques nés de la rencontre orageuse de l'eau et du feu : lorsque le magma brûlant rencontre, à faible profondeur, de l'eau, celle-ci est vaporisée. L'augmentation considérable de volume qui en résulte provoque l'expulsion brutale et violente des roches sous sous-jacentes On parle de phréatomagmatisme. Les tufs de maar se caractérisent par un mélange en proportion variable de laves vitreuses et de morceaux de socle de taille millimétrique à métrique. La proportion laves/socle et la taille des blocs permettent d'évaluer la violence de l'éruption et la quantité d'eau mise en jeu.
Le lac d'Issarlès (vu de la ferme de Rouchas), avec environ 1.5 km de diamètre et 140 m de profondeur, est un cratère de maar entouré de son anneau de tufs.
Les tufs sont bien visibles sur les bords du lac. Les grottes troglodytiques sont creusées dans un matériel très grossier composé d'éléments de taille variable et largement constitués de socle. Plus haut dans l'anneau de tufs...
... la carrière sur le bord de la D116 (une centaine de métres avant d'arriver au col de Gage) est très régulièrement stratifiée. De près ...
... les tufs ont un aspect "Poivre et Sel" témoignant d'une composante basaltique importante par rapport au éléments (granitiques) du socle. Les blocs décimétriques sont rares. Ceci suggère une diminution de l'influence phréatomagmatique par rapport aux affleurements du bord du lac.
Depuis le lac, remontons la haute vallée de la Loire.
Les coulées de basalte se sont épanchées dans la haute vallée de la Loire, (ici, à quelques centaines de mètres en aval du barrage de la Palisse) : les prismes forment une modeste chaussée des géants !
Pour en savoir plus sur le volcanisme du Velay
et de l'Ardèche, lire par exemple :
J. Mergoil et P. Boivin (1993) Le Velay. Son volcanisme et les formations
associées. Géologie de la France, N° 3 ; 96 p. et une
carte hors texte.
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