Un petit exercice cartographique simple permet de bien comprendre l'influence de la composition chimique des roches sur leur paragenèse. Il permet aussi d'aprécier, de manière concrète, l'utilité et la puissance de la représentation graphique de ces paragenèses.

Dessinez la carte métamorphique en coloriant les différents secteurs en fonction de leur paragenèse.

Voici la réponse ...

Carte métamorphique

Dans le domaine Nord-Ouest de la carte (en haut à gauche), les roches A et B ont la même paragenèse : Opx + Sill + Qtz. La différence de composition chimique entre les 2 roches peut passer inaperçue, car elle n'est visualisée que par une différence de proportions des 2 minéraux Sill et Opx. Lorsque l'on franchit l'isograde de la réaction Opx + Sill + Sp = Saph, la composition minéralogique des 2 roches reste la même : celles-ci ne "voit" pas cette réaction isograde. Par contre, la paragenèse de la roche C change en franchissant ce même isograde. Inversement, en franchissant la réaction Opx + Sill = Saph + Qtz, la paragenèse de la roche C ne change tandis que les 2 roches A et B ont 2 paragenèses différentes, mais pourtant obtenues dans les mêmes conditions métamorphiques !

On comprend l'interêt de muliplier le nombre d'échantillons de compositions variées pour caractériser le plus finement possible l'évolution métamorphique d'une région. On définit souvent un isograde (d'apparition ou de disparition) par le nom d'un seul minéral : dans le cas présent, on conçoit la confusion qu'il peut y avoir si l'on ne parle que de l'isograde de la Saphirine.

Il est préférable de définir un « isograde » par la réaction minéralogique précise qui produit (ou fait disparaitre) un minéral ou une association de minéraux et de parler de « limite d'apparition de tel ou tel minéral ... » lorsque la réaction isograde n'est pas reconnue. Dans le cas présent, la limite d'apparition de la saphirine est la combinaison des 2 isogrades.

Voir aussi l'isograde "musc (-)" ?

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